ARCHEOLOGIE DU SILENCE | PAYSAGES ENSEVELIS

L’artiste crée pour nous un paysage sonore en deux volets qui immerge les visiteurs dans un monde entre présent et futur : embarquez pour un voyage vers la Communauté d’Agglomération de La Rochelle en 2040.

D’APRES la rencontre entre l'artiste Emmanuel Faivre et l’enseignante-chercheuse Eve Lamendour du laboratoire LITHORAL (La Rochelle Université).

Laboratoire :

LITHORAL (Laboratoire Interdisciplinaire Territoire Histoire Organisation RégulAtion Loi) - (La Rochelle Université)

Remerciements :

Eve Lamendour (La Rochelle Université), Louise Bernard (La Rochelle Université).

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Paroles d'artiste

« À la lecture des premiers récits du laboratoire LITHORAL, témoignages fictionnels de l'année 2040, des paysages sonores se sont très vite imposés. Avec la rencontre des chercheuses Eve Lamendour et Louise Bernard, j’ai exprimé mon envie de travailler à partir de paysages sonores que j’ai eu l’occasion d’enregistrer au début du premier confinement. J’ai réalisé ces enregistrements sur le territoire de l’agglomération de La Rochelle. Un monde apaisé, où les sons des transports, des moteurs thermiques, de l’agitation de la foule n'existait plus... Ces paysages nous racontent un autre monde. Un monde de silence, un autre mode de vie : regarder et écouter le temps qui s’écoule.

La contrainte du NANOmusée : la scénographie implique la juxtaposition de différents modules et médiums. J’ai donc orienté mes choix pour que le travail sonore puisse cohabiter, coexister avec les autres. J’ai alors réalisé deux créations sonores. L’une composée de paysages sonores “sobres et sensibles” diffusés de façon aérienne par des transducteurs intégrés aux cubes, qui ne se voient pas et s'intègrent avec les autres modules ; l’autre composition sonore sous casque, invitant le spectateur-écouteur à une écoute attentive et individuelle, une écoute plus intime.

Cette expérience me donne l’envie de poursuivre ma pratique du sonore auprès de chercheurs et d’universitaires. L’équipe qui développe le NANOmusée est complète et complice, et son accompagnement précieux ».

La mise en récit comme outil pour mobiliser les citoyens autour du projet La Rochelle Territoire Zéro Carbone

La Rochelle Territoire Zéro Carbone est un projet porté par plusieurs acteurs de l’agglomération de La Rochelle qui vise la neutralité carbone sur ce territoire en 2040. Une équipe de recherche en sciences de la gestion du laboratoire LITHORAL a été sollicitée afin de réfléchir au moyen de mobiliser les citoyens autour de cet objectif à travers la mise en récit.

 

Le projet LRTZC

La Rochelle Territoire Zéro Carbone (LRTZC) est un projet porté par cinq institutions fondatrices que sont la Ville de La Rochelle, la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, La Rochelle Université, le Port Atlantique La Rochelle et l'Association Atlantech. L’objectif de ce consortium, lauréat en 2019 de l’appel à projet de l’Etat français baptisé « Territoires d’Innovation », est de faire de l’agglomération de La Rochelle le premier territoire français neutre en carbone en 2040.

La neutralité carbone est définie comme un équilibre entre les émissions et la capacité d’absorption des gaz à effet de serre par les puits de carbone sur un territoire. Cela signifie d’une part que les différents acteurs diminuent leurs émissions de dioxyde de carbone, et de l’autre que les environnements qui permettent de capter et de séquestrer les émissions soient préservés, voire augmentés.

Les actions se déploient sur plusieurs fronts : préservation du littoral et des marais pour accroitre leur capacité à séquestrer le carbone ; projets d’envergure portés par les institutions fondatrices, à l’image du quartier bas carbone envisagé par l’association Atlantech ; développement des énergies renouvelables et des mobilités douces pour réduire les émissions ; etc. Le Projet LRTZC se distingue également par sa volonté de mobiliser les citoyens de l’agglomération autour de ces objectifs. Dans cette perspective, l’Université joue un rôle important avec notamment la Chaire Participations Médiation Transition citoyenne ou encore des membres de l’équipe du laboratoire LITHORAL qui travaille sur la mise en récit.

 

Les sciences de la gestion et la mise en récit

 Les sciences de la gestion s’intéressent à la conduite et à l’organisation des collectifs humains tels que les entreprises, les associations ou encore les administrations en vue d’atteindre leurs objectifs. Dans cette perspective, l’art, et plus particulièrement la mise en récit, est apparue comme un outil pour atteindre certains buts.  

Un exemple emblématique est celui d’EDF. A la fin des années 1970, l’arrivée d’une nouvelle technologie, la télématique, pose de nombreuses questions sur l’organisation de certains services. Contraintes par les enjeux politiques, communicationnels et les divisions internes, l’entreprise ne parvient pas à construire une stratégie sur ce sujet. Un groupe de chercheurs propose alors de contourner le blocage par la mise en récit d’une entreprise fictive, dans un pays fictif, qui intègre la télématique dans sa stratégie. Ce travail a donné lieu à la publication d’un ouvrage, Les chroniques muxiennes, et a permis à l’entreprise de se saisir de la question de la télématique et de l’intégrer dans sa stratégie d’entreprise.

 

LRTZC et la mise en récit

L’équipe de recherche sollicitée part d’un constat : la diffusion d’informations scientifiques, en l’occurrence sur l’urgence climatique, ne provoque que peu d’effets sur le comportement des citoyens. Ainsi, l’objectif de rendre l’agglomération de La Rochelle neutre en carbone pour 2040 doit s’accompagner d’autre chose pour rendre ce futur désirable et partagé par la population.

La proposition de l'équipe de chercheuses du laboratoire LITHORAL est de créer des récits mettant en scène des habitants de l’agglomération en 2040 sur ce territoire neutre en carbone. Les premiers récits, écrits par les chercheurs, racontent par exemple la vie d’un agriculteur, d’une conchylicultrice ou encore d’une jeune écolière. Les textes racontent leur quotidien et leurs activités : la manière d’élever des bovins et de produire de l’énergie pour l’agriculteur, la coopération pour assurer la qualité des eaux pour la conchylicultrice et une journée de cours au marais de Tasdon à observer la nature pour la jeune écolière.

La démarche étant participative, les habitants de l’agglomération sont également invités à prendre part à la mise en récit. C’est notamment le cas lors d’ateliers avec des lycéens. Certaines informations leur sont communiquées et ils doivent imaginer des histoires qui se passent en 2040.

Lien(s) utile(s) :

www.emmanuelfaivre.net